Géologie. Nappe de Saint-Salvi de Carcaves

 

LITHOSTRATIGRAPHIE DE LA NAPPE DE St SALVI

 

La structure majeure de cette nappe est celle d'un synclinal (Synclinal du Dadou) dont les flancs inverse et normal sont sectionnés par les plans de cisaillement principaux qui limitent la nappe.
Deux ensembles lithologiques peuvent être distingués (GUERANGE-LOZES et BURG, 1990), de bas en haut (fig. 3).

- La série schisto-gréseuse verte

- La série schisteuse noire ou Schistes de l'Albigeois



La série schisteuse noire ou Schistes de l'Albigeois

Elle débute (lien vers fig. 3) par une alternance de niveaux gréseux décimétriques, phylliteux, et de lits schisteux noirs (fig. 10).
La série se poursuit par des schistes noirs, homogènes, très fissiles, riches en matière organique ; localement accidentés par quelques lits gréseux ou bien par quelques niveaux de métavolcanites acides.

Le plan de schistosité (S1-2) montre parfois la trace de la surface de stratification initiale S0 (fig. 11).


Des métavolcanites basiques, de puissance métrique à décamétrique, correspondant à d'anciens sills doléritiques ou bien à d'anciennes coulées basaltiques, sont interstratifiées au sein des Schistes de l'Albigeois. Elles sont particulièrement abondantes au coeur du synclinal du Dadou, c'est à dire vers le sommet de cette série noire (fig. 12 et lien vers fig. 3)


A l'est de Réalmont, les excavations dans une carrière (gisement plombo-zincifère de Peyrebrune) ont permis de reconnaître la présence de laves en coussin (DURAND, 1966) au sein de ces métavolcanites (fig. 13).

Ces structures en coussin (pillows lavas) correspondent à des tubes de lave épanchée sur le fond marin [http://www.youtube.com/watch?v=DdIUuUY0L9c&feature=related
– Voir aussi quelques splendides photographies sur le site de Ch. Nicollet: http://christian.nicollet.free.fr/page/LOT/tubes.html#lava ].

Les caractères géochimiques de ces métabasites témoignent d'un magmatisme basique lié à un régime tectonique distensif affectant une croûte continentale amincie (MARINI, 1987; ALSAC et al.,1987).

Des schistes noirs similaires à ceux-ci se retrouvent dans les écailles des Monts de Lacaune (Murasson, Mélagues) mais sans métabasites, ainsi que dans la nappe de St Sernin-sur-Rance en association avec des tufs rhyolitiques et quelques rares roches basiques.

Dans les Cévennes, ce faciès a également été reconnu mais avec une présence plus discrète des métabasites associées

La puissante série schisteuse noire de la base de l'Ordovicien témoignerait d'une sédimentation pélitique distale dans un bassin subsident en cours de formation. Le caractère euxinique des schistes noirs pourrait traduire soit un bassin profond soit une zone de sédimentation confinée, à l'abri des courants marins, permettant ainsi la préservation de la matière organique.

Le magmatisme basique, qui leur est associé, caractériserait une distension affectant une croûte continentale en voie d'amincissement. D'un point de vue paléogéographique, il faut noter que la présence de ce faciès noir dans tout le Sud du Massif Central, au Nord de la zone axiale de la Montagne Noire, montre une uniformisation des conditions de la sédimentation à l'Ordovicien inférieur (p.p.) et donc l'appartenance de toute cette zone à un même contexte paléogéographique.

 

En résumé

La nappe de St Salvi de Carcavès présente une colonne lithostratigraphique s'étageant du Cambrien moyen (?) à l'Ordovicien inférieur. La sédimentation marine, de type terrigène, s'est effectuée sur une plate-forme épicontinentale, en bordure nord du Gondwana, dans l'Océan médio-européen en cours d'ouverture. Les métavolcanites associées à ces roches témoigneraient d'au moins une crise tectono-magmatique à la base de l'Ordovicien. Il est probable que les métavolcanites basiques de la formation de Mandegourc (Cambrien moyen ?) soient également annonciatrices de l'ouverture de cet océan.

 

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